Le dimanche 29 avril a eu lieu une émouvante cérémonie en Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation. Le calvaire qu’ils ont vécu et le courage dont ils ont fait preuve ont été commémorés : Caroline JACQUET a chanté « Le Chant des marais », composé en 1933 par des détenus allemands du camp de concentration de Börgermoor ; et Jo DÉAGE a lu un poème écrit à Ravensbrück par Micheline MAUREL, « Il faudra que je me souvienne ». Puis le maire, accompagné de la députée Marion LENNE, a déposé une gerbe devant le monument aux morts, avant de saluer les nombreux porte-drapeaux présents.
Il faudra que je me souvienne
Il faudra que je me souvienne,
Plus tard, de ces horribles temps,
Froidement, gravement, sans haine,
Mais avec franchise pourtant.
De ce triste et laid paysage,
Du vol incessant des corbeaux,
Des longs blocks sur ce marécage,
Froids et noirs comme des tombeaux.
De ces femmes emmitouflées
De vieux papiers et de chiffons,
De ces pauvres jambes gelées
Qui dansent dans l’appel trop long.
Des batailles à coups de louche,
À coups de seau, à coups de poing.
De la crispation des bouches
Quand la soupe n’arrive point.
De ces « coupables » que l’on plonge
Dans l’eau vaseuse des baquets,
De ces membres jaunis que rongent
De larges ulcères plaqués.
De cette toux à perdre haleine,
De ce regard désespéré
Tourné vers la terre lointaine.
Ô mon Dieu, faites-nous rentrer !
Il faudra que je me souvienne …
Micheline MAUREL
Poème écrit à Ravenbrück